Ce que signifie pour moi le sacerdoce

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MA PROPRE VOCATION, une fois réalisée, a toujours été orientée vers la vie monastique, centrée sur la contemplation.

Ce fut une grâce magnifique pour moi d'avoir été influencé et guidé par un des plus grands personnages spirituels du 20e siècle, le moine bénédictin, Père John Main, O.S.B.. J'ai fait sa connaissance quand j'étais toujours à l'école et quand je ne pensais à d'autre chose dans la vie que de devenir un célèbre écrivain, couronné de succès, et, bien sûr, riche.

À l'université, j'ai étudié la littérature. Comme je pensais poursuivre des études supérieures plus tard, j'ai décidé de sortir du cadre académique pour un an ou deux et de goûter à la vraie vie. J'ai enseigné, voyagé, essayé du journalisme, et même, juste pour faire quelque chose à contre-coeur, j'ai tenté d'être banquier, en dépit du fait que je suis nul en mathématiques. On ne peut pas me tenir responsable de la dégringolade actuelle du système capitaliste, car j'ai pu endurer seulement un an le monde des banques.

Néamoins, cette expérience m'a très clairement enseigné ce que je ne voulais pas poursuivre et a réveillé en moi la réalité de ma quête spirituelle. Il est surprenant que cette quête puisse exister chez les jeunes sans qu'il s'en rendent adéquatement compte. Parfois, nous ne savons tout simplement pas ce que c'est.

Les types de sacerdoce

Une perspective inter-religieuse sur le sacerdoce peut aider les gens en voie de discernement à trouver leur véritable vocation. Le sacerdoce chrétien n'et pas une caste ou secte comme dans d'autres religions--pas un shaman (comme dans les religions indigènes) ni un Brahmin (comme en Hindouisme) ni un Lévite (comme dans le judaïsme ancien). Les prêtres chrétiens viennent des gens qu'ils servent et non d'une caste ou d'une secte différente. Que le peuple de Dieu fait partie du sacerdoce du Christ n'est parfois suffisamment souligné dans l'Église catholique romaine, ou le sacerdoce ministeriel est réservé aux hommes dans le célibat.

D'autres manières d'être un prêtre chrétien se trouvent dans les grandes traditions de l'Orthodoxie orientale (prêtres mariés) et l'Anglicanisme (femmes ordonnées). Les catholiques romains en voie de discernement pourraient obtenir une compréhension plus profonde de leur propre tradition--et de leur place dans cette tradition--par l'étude des autres traditions.

--Father Laurence Freeman, O.S.B.

Essayez quelque chose de radical

C'est pourquoi je conseillerais à quelqu'un qui cherche sa vocation de prendre une année sabbatique et de faire quelque chose d'exceptionnel, de préférence quelque chose hors de caractère. Ça peut aider, jusqu'à un certain point, si l'on consulte un conseiller ou un accompagnateur spirituel ou vocationnel. Mais, le vrai maître est le ''Christ dans nous'', comme le dit St. Paul. Et rien ne vous met plus en contact avec ce for intérieur que de se retrouver dans l'imprévisible. Après tout, si vous allez faire quelque chose d'aussi radical que de suivre une vocation religieuse, il serait prudent de vérifier à quel point vous voulez être radical et de donner au processus de conversion la chance de commencer.

Pendant cette période dans ma propre vie, le Père Main a commencé une communauté laïque dans son monastère en Angleterre pour enseigner et pratiquer la méditation chrétienne. Je me suis senti attiré à cette expérience pour six mois et j'espérais qu'elle m'aiderait à perfectionner ma discipline spirituelle, à apprendre à méditer, et, alors, à me lancer bien préparé pour conquérir le monde.

Cela a été une période difficile mais merveilleuse, de croissance de la connaissance de moi-même, qui, j'en suis venu à reconnaître, est la véritable signification de l'humilité. Toute vocation doit nous rendre humble. Nous voyons sa beauté et sa grandeur dans le contexte de notre propre orgueil et faiblesse. Cette expérience d'humilité, à travers la prière et, idéalement à travers une vie avec d'autres, est particulièrement importante pour ceux qui discernent un appel au sacerdoce ou à la vie religieuse, qui sont de grandes vocations mais aussi des vocations dangereuses. Pourquoi dangereuse? L'orgueil, l'élitisme, la solitude, le pouvoir--toute grande vocation court le danger d'être détournée par l'égoïsme.

A la fin des six mois, je me suis rendu compte que j'étais doublement pris. J'avais perdu mes ambitions mondaines (mais toujours pas, malheureusement, mes autres défauts) mais en même temps je ne voulais pas devenir moine, au moins, pas encore. John Main m'a accompagné sur le chemin de ma confusion, mais il n'a jamais exercé aucune influence qui aurait rendu le discernement moins libérant.

Quand, plus jeune ou plus vieux dans la vie, nous sommes aux prises des décisions de la vie, nous devons nous rendre compte que ce sont de rares moments de grâce que de se trouver dans cet état d'indécision. En fait, c'est l'idéal état mental pour la prière contemplative, car nous nous trouvons détachés et toujours pas distraits par les détails et les pièges égoïstes de notre travail. Il est rare que nous nous en rendions compte à ce moment, mais un bon accompagnateur peut nous préserver de l'impatience et nous éviter une décision prématurée, prise tout simplement parce que nous nous sentons incertains ou inconventionnels. Un choix fait parce que nous sommes apeurés ou parce que nous voulons bien paraître aux yeux des autres est rarement une vocation.

Un saut dans le noir--puis la paix

Je suis parti en pèlerinage et, par romantisme, j'ai monté la colline raide de Montecassino, le site du premier monastère de Saint Benoît. Le romanticisme souffre souvent de désillusion, et j'ai été bouleversé de voir comment disneyworld était devenu le monastère. On l'avait artificiellement récréé après avoit été anéanti par bombardement en 1945. Étrangement, cette déception m'a aidé à être plus authentique, et j'ai pris la décision de faire mon noviciat. Ça avait l'air d'un saut dans le noir, mais, une fois prise la décision, une paix inattendue et permanente m'a visité, en même temps qu'une capacité de faire confiance aux movement plus subtils de l'Esprit que je ne connaissais pas avant.

Quelle est la différence entre un moine et un prêtre?

Moine: membre d'une communauté religieuse monastique; c'est-à-dire, une communauté dont la vie est centrée sur la prière, en incluant régulièrement l'Office divin: un ensemble préscrit de psaumes, lectures, et prières.

Prêtre: indivdu ordonné qui préside à la messe et administre les autres sacrements. Les prêtres peuvent être diocésains, qui oeuvrent principalement dans des paroisses et qui relèvent d'un évêque, ou ils peuvent être membres de communautés religieuses, en incluant des communautés monastiques, et relèvent du supérieur élu de la communauté. Les prêtres des communautés religieuses oeuvrent dans une diversité d'endroits.

Et le sacerdoce? Comme moine, le sacerdoce est dans un certain sens pour moi une vocation secondaire ou complémentaire, et, en même temps, le cadeau de célébrer l'eucharistie a une identité de plus en plus profonde au coeur de mon identité. Peut-être serait-il mieux de dire que je me sens, comme partie de l'Église, moine qui a aussi reçu le bonus inattendu du sacerdoce, qui révèle d'autres dimensions du mystère de ma vocation en Christ.

Tôt dans ma formation monastique, on m'a invité à accompagner John Main pour commencer une nouvelle sorte de communauté monastique, basée sur la pratique et l'instruction de la méditation. Un archévêque nous a invités et nous avions le support de nos frères monastiques, mais c'était un commencement radicalement nouveau et une énorme simplication de ma vie. Étant donné que la communauté était petite et les exigences augmentaient, le sacerdoce est devenu pour moi essentiellement une façon de répondre aux besoins de ma communauté et de ses visiteurs.

La nécessité de la contemplation

Mon approche au sacerdoce était différente de celle de quelqu'un attiré à la vocation du sacerdoce diocésain. Mais, le dynamique essentiel du sacerdoce chrétien est toujours celui du saint ministère, sur tout le ministère eucharistique, au peuple de Dieu, ce peuple qui participe au sacerdoce du Christ.

Lors d'une conversation avec un prêtre catholique qui venait de recevoir les ordres, j'ai été très ému. Il a mentionné comment sa vocation lui est arrivée quand il était petit garçon et son père l'avait amené à une cuisine communautaire. Dès lors, il s'est senti appelé à servir les pauvres, et le sacerdoce lui semblait la meilleure façon de le faire.

Ma propre vocation m'a incité à partager l'importance de la contemplation avec des personnes à travers le monde. Récemment, j'ai dirigé une retraite contemplative pour des prêtres diocésains. Nous sommes tous arrivés à croire que la pratique de la prière contemplative est une nécessité pour tout prêtre, sur tout, pour celui qui essaie de vivre une vie de célibat. La profondeur de l'intimité de la méditation journalière aide à transformer la solitude sexuelle et émotive en un sentiment de rapport universel dans le Christ, ce qui est la signification de la solitude.

Ce n'est pas facile de commencer une telle pratique contemplative régulière après l'ordination--bien qu'il y en ait beaucoup qui y réussissent. Il est beaucoup plus sage, pourtant, de commencer à prier au niveau du coeur aussitôt que votre processus de dicernement commence et de consolider les fondations fermement pendant les années de formation. Dans mon expérience, rien n'enseigne mieux que Christ est le seul prêtre et qu'Il incite ses serviteurs à partager son sacerdoce dans de divers types de service merveilleux.

Père Laurence Freeman, O.S.B. Père Laurence Freeman, O.S.B. est membre de la communauté bénédictine de Monte Oliveto, Italie. Né et éduqué en Angleterre, il y vit à nouveau comme directeur du World Community for Christian Meditation. En plus, il est fondateur et directeur du John Main Center for Meditation and Interfaith Dialogue à L'Université Georgetown à Washington, D. C.

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